La Fondation de Montcheuil soutient les projets de cette chorale de Gospel à Saint Denis. Après deux concerts dynamiques et festifs, voici quelques nouvelles des jeunes choristes.

I’m gonna sit at the welcome table ! Je m’assoirai à la table où tous sont bienvenus ! 

Traditional Negro Spiritual

Florian[1], ex-toxico, et Arthur, jeune des cités de Saint-Denis, se retrouvent pour désherber un champ de carottes avant d’aller récolter quelques tomates dans la parcelle voisine. Le soir, ils entament un duo improvisé guitare et percussions. Rencontre improbable au fin fond de la Drôme ! Mais surtout rencontre pleine de vie et d’espérance !

Cet été, une quinzaine de jeunes de la chorale Diony’s Voice ont passé une semaine dans une ferme, qui accueille des personnes qui souhaitent sortir d’une situation d’addiction. Pour la chorale, le programme de ces vacances était simple : répétitions ensemble, travaux dans les champs avec les résidents et temps de détente… Un concert a clôturé la semaine avec les amis de la maison. Nouvelle expérience heureuse de Diony’s Voice au terme d’une première année déjà bien riche ! La musique est un lieu pour se rassembler et pour vivre ensemble une expérience humaine forte.

Diony’s Voice est une aventure musicale. Les jeunes découvrent souvent la musique et le chant. Il faut apprivoiser sa voix, apprendre à respirer et à chanter juste, écouter plus largement, découvrir son timbre propre pour le mettre au service du groupe, s’ajuster les uns aux autres… Le chant est une vraie école qui demande un peu de patience ! Peu à peu, la confiance grandit et le chant devient un lieu de formation et d’expression de soi.

Mais l’expérience n’est pas seulement personnelle, elle est aussi communautaire. On traverse ensemble les difficultés et on goûte ensemble la joie du chant. Le groupe s’est unifié au fur et à mesure des répétitions, des concerts, des jeux, des rencontres impromptues et de cette semaine dans la Drôme… Les relations sont alors vécues de manière simple avec une fraîcheur et une spontanéité étonnantes. La vie du groupe se découvre, lors des concerts, par la joie des chants, par les rythmes syncopés, par les pas de danse harmonieux.

Cette joie vécue est celle des Negro Spirituals. Elle n’est pas une joie factice. Elle s’ancre dans une réalité de vie qui n’est pas toujours simple. Les Negro Spirituals sont nés au cœur de l’esclavage comme des chants d’espérance et de libération. Au cœur des difficultés de la vie qui parfois nous submergent, à Saint-Denis au moins autant qu’ailleurs, l’espérance se fraie discrètement un chemin. Au-delà des expériences de non-sens, le chant nous révèle la beauté du monde et la beauté de l’homme ! Cette beauté relève l’homme et lui donne d’avancer, avec d’autres, sur le chemin qui est le sien.

Témoignages de jeunes

« Ce qui m’a touché, c’était la chaleur humaine, s’asseoir tous ensemble autour d’une même table, rencontrer les résidents dans la joie et la simplicité. Apprendre des uns et des autres dans le travail en cuisine, aux champs et au travers des nombreuses soirées musique. Rester à l’écoute et vivre pleinement chaque instant donné. » F.

« Comme beaucoup, j’ai cultivé bon nombre de préjugés sur les toxicos… Mon séjour au Gué m’a confrontée à ceux-ci. Je suis tombée amoureuse de cette maison qui n’est certes pas un havre de paix, mais un lieu où tout le monde est accueilli comme il est. L’un des résidents me racontait ce qui l’a amené au Gué. Dans son regard j’ai vu une grande fragilité mêlée à une grande détermination de s’en sortir. Cela m’a particulièrement touchée. Chaque parcours est propre à chacun mais quoiqu’il arrive tout homme aspire au bonheur, cela semble ancré en nous, … Alors bang bang préjugés ! » J.

[1] L’ensemble des prénoms ont été changés pour cet article.

En savoir + sur Diony’s Voice 

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